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Gouvernance associative

Trois règles de base pour un Conseil d’administration solide. 

L’association sans but lucratif dont vous êtes membre est créée, vos statuts sont publiés et ils reprennent notamment les missions générales du Conseil d’administration et son mode de fonctionnement. Vous connaissez sur le bout des doigts les règles de quorums, les modes de convocation et autres modalités de vote. Peut-être avez-vous même suivi une formation en la matière. C’est très bien. Mais ça ne suffit pas.

Au-delà des aspects légaux et juridiques, une association doit pouvoir vivre et se développer. Et pour cela, il lui faut des forces. Des forces vives. Faites en sorte que les administrateurs en fassent partie. Voici trois règles de base pour un Conseil d’administration solide.

1. Être prêt à s’impliquer

L’argument peut paraître a priori couler de source mais sur le terrain on est parfois bien loin du compte. Combien n’ai-je vu d’administrateurs arriver avec des pieds de plomb en réunion, sans envie de participer à la vie de l’association, voire sans intérêt profond pour la cause ? Un défaut de motivation entraîne invariablement une présence irrégulière aux réunions, un manque de préparation des dossiers, une pauvreté dans les débats et des prises de décision à la légère. Et ce, sans toujours mesurer que leur responsabilité juridique est engagée… Certes, l’aventure avait souvent démarré d’un bon sentiment, comme celui de rendre service. Malheureusement, ce type de profil s’essouffle rapidement et passe aisément en mode dilettante. S’asseoir à la table d’une réunion et boire un verre est à la portée de tout le monde. Alors, à l’heure de voter pour l’entrée d’un administrateur ou de renouveler son mandat, posez-vous la question de savoir si l’envie de s’impliquer et de « mouiller sa chemise » l’anime (encore). Et invariablement, la réponse devra être « oui ». Vous n’avez pas besoin de figurants, vous avez besoin de décideurs avertis.

2.  Avoir l’âme d’un guide

C’est au Conseil d’administration que revient le rôle de déterminer les missions et les objectifs  de l’association, tout en insistant sur les résultats attendus. Les administrateurs doivent par conséquent à la fois avoir une bonne connaissance de la réalité de l’association et être capables d’apporter le recul nécessaire à une prise de décision rationnelle. Pour un administrateur, savoir trancher est crucial et tergiverser est proscrit. Assumer ses décisions est un élément-clé, tout comme les communiquer en toute transparence et donner des instructions claires à l’équipe opérationnelle, qu’elle soit salariée ou bénévole. Pas toujours facile de garder la tête froide face aux lots de tensions que comporte la vie d’une association, des divergences de positions aux dilemmes éthiques en passant par les conflits d’ego. Au Conseil d’administration revient alors le rôle de ramener les missions et les valeurs de l’association au centre des préoccupations et de rassembler ses troupes autour d’une vision commune.

3. Laisser la place au rêve et à l’utopie

Une association est une arène sociale, parfois politique. Et le théâtre de beaucoup d’enjeux. Et qui dit théâtre dit « côté cour » et « côté jardin ». D’un côté, la rigueur de gestion à mettre en place et de l’autre côté, l’aventure humaine et la passion de ceux qui la vivent. Certes, l’implication des salariés et bénévoles est à degré variable, c’est humain. Ceux d’entre eux pour qui l’entreprenariat associatif rime avec passion sont souvent émotionnellement très liés aux projets de l’association et leur implication affective est à la hauteur de leur engagement. Repérez ces richesses et protégez vos pépites. Laissez-les prendre des risques, saisir des opportunités innovantes, faites-leur confiance, écoutez-les, laissez-les même se tromper parfois mais surtout ne les laissez pas s’éteindre.    

 

Administrer une association est travail d’équilibriste. Un équilibre entre performance de gestion et respect des valeurs éthiques, entre mission sociale et viabilité économique. Et tout en maintenant l’équilibre, les chaussons bien accrochés sur la corde, il faut jongler entre parties prenantes variées et sources de financement diverses. C’est à mon sens un exercice passionnant, voire enivrant tant les défis sont nombreux et porteurs. Et quelle joie, au fil des échanges d’opinions et des partages d’expériences, de voir doucement s’esquisser la suite de nos idées…

 

A bientôt,

Cécile P.